Éclectique

Adjectif.

Emprunté au latin « eklecticos » qui signifie qui exerce un choix
sélectif, de « oï eklectikoï » Les Eclectiques, philosophes qui
empruntaient des éléments de leur doctrine à différentes écoles,
principalement à l’épicurisme et au stoïcisme.
Dérivé du grec « elengéïen » qui signifie choisir.

1- Philosophie.

Appliqué à une chose abstraite. Qui est relatif à l’éclectisme en tant
que méthode ou école philosophique.

En parlant d’une personne. Qui est partisan de l’éclectisme.

2- Par extension. parfois péjoratif. a- En parlant d’une personne. Qui aime à
choisir ce qui lui plaît dans
des catégories de chose ou de personnes très différentes, qui est
capable d’apprécier des choses ou des personnes fort diverses, qui refuse tout
choix exclusif.

Emploi substantivé

Par exemple: « un éclectique fait des choix peu tranchés. » b- Appliqué à une
chose.

Qui manifeste cette capacité ou cette complaisance à choisir dans des
catégories très diverses; qui est fait d’éléments très divers, ou qui
rassemble une grande variété de tendances.

Par exemple: »art, goût, opinion éclectique. »

Trouille

Nom féminin

Probablement par le latin « torquere » qui signifie tordre, est dérivé
du verbe de l’ancien et du moyen français, « troillier » qui signifie
broyer, « troillier » qui signifie la vendange, presser les raisins;, dérivé de
« truil », « troil » qui signifie pressoir
à raisins.

On remarque aussi « trouiller » répandu dans les dialectes de
Franche-Comté, du Jura et qui signifie lâcher des vents. dans
Huysmans, l’expression « ça le trouille » signifie qui est tourmenté par le
besoin de pêter.

Sens 1

Dans une langue populaire. a- Peur intense. Synonyme frousse, pétoche.

Par exemple: » trouille bleue, trouille noire. Coller, flanquer la
trouille à quelqu’un. Ne pas avoir la trouille. » b- Colique, diarrhée.

Sens 2

En argot dans un sens vieilli.

Femme corpulente, malpropre. Fille ou femme dévergondée, de mœurs légères.

Par exemple: »attends, attends! je vais te régaler sale trouille » Emile
Zola, La Terre, 1887.

Bonace

Nom féminin.

De l’italien « bonaccia » de même signification, altération du latin
« bonus » qui signifie bon. Forgé peut-être par imitation sur le le
latin « malacia » qui signifie calme de la mer, pris pour un dérivé de « malus »
qui signifie mauvais. Emprunté au grec
« malakia » qui signifie faiblesse de constitution, mollesse, manque
d’énergie.

L’ancien provençal, l’ancien catalan, l’ancien portugais, l’espagnol,
l’italien sont issus du latin « bonacia ».

Etant donné l’ancienneté du mot dans l’ensemble des pays de langue
romane, on privilégie l’emprunt au latin, à l’emprunt à l’italien
« bonaccia » non attesté avant Dante, au sens de beau temps, et avant le XIVème
siècle au sens de calme de
la mer.

1- Calme tranquillité de la mer avant ou après la tempête

Par exemple: »…des écroulements d’eaux au milieu des bonaces. » Arthur
Rimbaus, Le Bateau Ivre, Poésies, 1871. ,

2- Tranquillité, repos.

Par exemple: »je changerai d’un seul mot la tempête en bonace. » Pierre
Corneille, Le Menteur (Dorante) 1644.

Cramignole

Nom féminin.

Origine inconnue. Représente peut-être une variante de « carmagnole »
qui était à l’origine une veste portée par des ouvriers piémontais,
provenant de la ville d’Italie de Carmagnola en Toscane.

Dans l’histoire du costume en France. Toque à bords relevés,
généralement en velours, surmontée d’un bouton, d’une houppe ou d’une
aigrette de plumes, portée par les hommes depuis les premières années du
règne de Louis XI
et jusqu’au début du XVI ème siècle.

Par exemple: »[ les quarante huit ambassadeurs flamands…]
encapuchonnés de cramignoles de velours noir à grosses houppes de fil
d’or de Chypre… »

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831.

Égyptiaque

Adjectif ou nom masculin.

Emprunté au latin « Aegyptiacus » qui signifie égyptien.

1- Emploi en tant qu’adjectif.

Dans une langue vieillie ou dans un sens péjoratif. Se dit de ce qui
est relatif à l’Egypte ancienne, païenne ou chrétienne.

Par exemple: »une idole égyptiaque. »

2- Emploi en tant que nom masculin.

Langue de l’Egypte ancienne, hiéroglyphes que l’on jugeait incompréhensibles.

Langue des bohémiens que l’on croyait originaires d’Egypte.

Par exemple: »Mais je veux que le diable m’écorche si je comprends ce
qu’ils veulent me dire avec leur Esméralda ! Qu’est-ce que c’est que
ce mot-là d’abord? c’est de l’égyptiaque ! Victor Hugo, Notre-Dame de Paris,
1831.

Grimoire

Nom masculin.

Altération de « grammaire » (probablement sous l’influence des mots de
la famille de grimace) qui au Moyen-Âge désignait la grammaire en latin,
inintelligible pour le commun des mortels.

1- Livre de magie, de sorcellerie.

Par exemple: « le grimoire qui nous indique l’existence d’un trésor. »

Au figuré. Expression vieillie. « savoir entendre le grimoire » signifie
être habile dans ce que l’on entreprend.

2- Par extension. a- Littérature. Ensemble de signes à déchiffrer.

Par exemple: »ces vérités écrites à l’aide de figures […] composaient
un grimoire compliqué… »Marcel Proust, Le Temps Retrouvé, 1922. b-
Dépréciatif. Ouvrage ou texte obscur, compliqué ou indéchiffrable.

Par exemple: »un grimoire illisible. »

Amphictyon

Nom masculin.

Dans la mythologie grecque, Amphictyon est le fils de Deucalion et de
Pyrrha, le frère d’Hélène, Protégine et Pandore.

Du grec « amphiktionis » qui signifie qui habite autour, voisins en
parlant de peuples.

Postérieurement. Du grec «  »amphiktionis » qui signifie « amphictyon »,
député des Etats Grecs.

1- En histoire grecque. Représentant d’une cité membre d’une
amphictyonie. Le conseil des amphictyons se tenait deux fois par an au
printemps à Delphes, en automne près des Thermopyles. Il était chargé
d’examiner les affaires de la Grèce,
de prévenir les guerres, de juger toutes sortes de causes,
principalement les attentats contre le droit des gens et contre la sainteté du
temple de Delphes. Si les nations
condamnées par un arrêt des amphictyons n’obéissaient pas, l’assemblée
était en droit d’armer contre elles toute la confédération, et de les exclure
de la ligue.

2- En littérature. Représentant.

Par exemple: »oh! de l’esprit humain, les grands amphictyons.[…]
Cervantès et Rabelais, savaient-ils leur empire? » V. Hugo, Les Quatre
vents de l’esprit, 1881.

Par analogie, le mot « amphictyonat » désigne un conseil de souverains,
de gouvernements pour délibérer sur des affaires générales. Cette
acception entre dans la langue par imitation du conseil des Amphictyons qui
délibéraient sur les affaires
générales de la Grèce.