Baylon

Nom masculin.

Dérive de « bayle » forme méridionale de « bail », désignant le
gouverneur, l’administrateur, auquel on a ajouté le suffixe -on. Le
« bail » est le déverbal de « bailler », qui, en ancien français, signifiait
action de livrer, remettre.

Syndic ou administrateur des anciens quartiers juifs au Moyen-Âge, en
Provence. Il était chargé de la collecte des impôts, de la charité,
des malades et de l’enseignement.

Par exemple: » (…) les élections du conseil de douze membres et des
baylons chargés d’administrer la communauté. » Communauté juive
d’Avignon, 1561-1810, in « Archives départementales du Vaucluse. »

Gipon

Nom masculin.

Autre forme de « jupon ». Dérivé de « jupe » avec le suffixe -on. Le mot
« jupe » est emprunté à l’italien du Sud, « jupa » qui signifie veste
d’homme ou de femme d’origine orientale. Lui-même emprunté à l’arabe « gubba »
qui signifie veste de dessous.

1- Dans le langage du corroyeur c’est-à-dire de celui qui apprête les
cuirs et les peaux. Sorte de houppe, morceau de laine qui set à
appliquer la cire, l’huile et le suif sur les peaux.

2- Au Moyen-Âge. Corsage de femme généralement lacé sur le côté ou
pourpoint d’homme, doublé et rembourré, qui pouvait se porter sous
l’armure.

Par exemple: »(…) avec un gipon de Damas et des chausses d’écarlates
(…) ». Henri Béraud, Le Bois du Templier Pendu, Les Editions de
France; 1926.

Éther

Nom masculin.

Emprunté au latin « aether » qui signifie éther, air subtil des régions
supérieures, qui enveloppe l’atmosphère, ciel, air, appliqué à la
chimie par le chimiste allemand G;Frobenius qui en 1730 appela ce composé
« spiritus aetherus ».

I En parlant d’un fluide hypothétique ou par référence à celui-ci.

A

1- Dans le domaine de l’astronomie ancienne ou par référence à
celle-ci et par opposition à l’air. a- Fluide subtil supposé remplir l’espace
au delà de l’atmosphère terrestre.

Par exemple: »Éther insaisissable. »

2- Par extension littéraire ou poétique. a- L’air et surtout l’air pur.

Par exemple: »Éther transparent. » b- Les espaces célestes. Synonyme d’air ou
d’espace.

En particulier; L’espace en tant que milieu dans lequel se
transmettent les ondes radiophoniques. c- Par métaphore ou au figuré. Éther
religieux ou spirituel.

B- Dans le domaine de la cosmogonie ancienne ou par référence à
celle-ci. Le fluide subtil considéré comme:

1- L’un des éléments fondamentaux ou la substance fondamentale qu
précède toute création.

2- Par opposition à la matière inerte. La substance ou la
manifestation matérielle du principe qui l’anime et par extension le
principe lui-même.

Spécialement. Le feu éther.

C- En physique moderne. Milieu hypothétique (et dont l’existence est
actuellement infirmée) extrêmement ténu, élastique, universellement
répandu dans le vide comme dans la matière et que l’on croyait lié à
l’apparition ou la transmission de
phénomènes lumineux, électriques ou calorifiques.

Par exemple: »hypothèse de l’éther. »

II- En parlant d’un corps chimiquement défini.

A- Éther sulfurique ou éther. Liquide incolore, mobile d’odeur
caractéristique, très volatil, inflammable de formule (C2H5)20,
utilisé dans l’industrie comme solvant et en médecine comme antispasmodique,
antiseptique et anesthésique.

En particulier. L’éther utilisé comme stupéfiant. A ce titre la
délivrance de l’éther dans les pharmacies est strictement réglementée.

B- En chimie.

1- Dans une langue vieillie. Éther ou éther(-) sel. Composé organique
naturel ou synthétique, souvent volatil et odorant, résultant de la
condensation d’une molécule d’alcool et d’une molécule d’acide avec
élimination d’eau. Synonyme de ester. Par
exemple: » Esther- acétique. »

Chaque ester porte le nom de l’acide qui a servi à le préparer;

Par métonymie. L’odeur ou l’arôme d’un éther.

2- Usuel. Éther ou éther (-)oxyde. Composé organique résultant de la
condensation de deux molécules d’alcool identiques ou différentes avec
élimination d’eau (notamment en présence d’acide sulfurique).

3- Éther de pétrole. Liquide incolore, inflammable et volatil utilisé
comme solvant.

Teiller

Verbe transitif;

Dérivé de « teille » avec la désinence -er, qui vient de « tilia » qui
signifie tilleul d’où écorce de tilleul et par extension écorce. .

Battre, broyer la tige des plantes textiles comme le lin et le chanvre
pour séparer les tiges ligneuses de la fibre.

Par exemple: »une machine à teiller le chanvre. »

Quéléa

Nom masculin.

De « Emberiza quelea » dénomination de cette espèce par Linné en 1758.
L’origine de ce mot est incertaine.

Le genre « Quelea » regroupe trois espèces de passereaux africains
appartenant à la famille des Ploceidae.

Ces trois espèces sont le travailleur cardinal, le travailleur à tête
rouge et le travailleur à bec rouge.

Le « Quelea quelea » aussi appelé quéléa. C’est le travailleur à bec
rouge. Il est sans doute l’oiseau le plus représenté au monde avec une
population estimée à un milliard et demi d’individus. Il vit en Afrique
subsaharienne, en colonies très denses.
On le désigne comme une des causes de certains dégâts dans les
rizières. Son nom local est mange-mil.

Il n’est pas menacé malgré les mesures considérables mises en oeuvre
pour le détruire.

Obombrer

Verbe transitif.

Emprunté au latin « obumbrare » qui signifie ombrager, couvrir d’ombre;
obscurcir, dissimuler, couvrir.

Dans un sens vieilli ou littéraire.

A- Couvrir d’une ombre.

Par exemple: »quelques poils commençaient à obombre les commissures de
ses lèvres. » Théophile Gautier. Capitaine Fracasse, 1863.

En particulier et le plus souvent dans un langage mystique.

Couvrir d’une ombre pour protéger. Protéger.

Par exemple: »l’âme (…) a trouvé la paix; et la vertu du Seigneur
l’obombre. » Paul Claudel, Corona Benignatis, 1915.

B- Au figuré.

1- Cacher, recouvrir, dissimuler.

Par exemple: »les caricatures de Goya renferment, dit-on quelques
allusions politiques; mais il faut bien les chercher à travers le
voile épais qui les obombrent. »

Théophile Gautier, dans le Larousse du XIXème siècle.

2- Assombrir. Rendre triste.

Par exemple: »mon espoir subitement actif, que n’obombre aucune
inquiétude. » André Gide, Journal, 1930.

En emploi au participe passé adjectivé.

Par exemple: »mais toujours elle m’apparaissait lointaine, minuscule,
obombrée, comme exilée de son propre drame. » Léon Bloy, Femme Pauvre,
1897.

Burette

Nom féminin.

Dérivé de « buire » avec le [ui] réduit phonétiquement à [u] par suite
de la labialisation du [i], auquel on a adjoint le suffixe diminutif
-ette.

L’origine de « buire » est obscure. Peut-être issu de l’ancien bas
franque « buri » qui signifie récipient, du germanique « burja », à
rapprocher du germain « bur- » qui signifie cabane et « bure » qui signifie puits de
mine. Le sens de
récipient semble être attribué à « buri » et « burja » d’après le suisse
allemand « bür » qui signifie grand récipient en forme de cuve où l’on presse
et
conserve le séret, qui représente une extension du sens de maison.

Une dérivation de l’ancien français « buie » qui signifie cruche,
lui-même issu du franque « buk » qui signifie ventre fait difficulté du
point de vue phonétique, puisque l’on ne pourrait expliquer le [r].

Un rattachement à une base pré-romane « burros » qui serait à relier à
une famille pré-romane et pré-slave dont les représentants sont
attestés dans le nord des Balkans et le

Frioul , fait difficulté du point de vue géographique;

1- Petit vase à goulot étroit, en verre ou en métal généralement
pourvu d’une anse, destiné à contenir des liquides pour les usages
domestiques.

Par exemple: « une burette d’huile. »

Par métonymie (la partie désignant le tout). Le contenu d’ une burette.

Par exemple: »une burette de vinaigre.

En particulier et dans une langue rare. Petite buire destinée à
contenir les boissons.

Par exemple: »…ou bien un doigt de saki qu’il est d’usage de servir
chaud dans d’élégantes burettes à col de héron. » Madame Chrysanthème,
Pierre Loti, 1887.

2- Emplois techniques. a- En chimie. Appareil de verre ou de plastique,
généralement
cylindrique, gradué en parties d’égal volume, muni d’un dispositif
d’écoulement, parfois de remplissage automatique et renfermant un réactif
titré. b- En technologie et de manière courante.

– Dans une langue vieillie. Vase de métal utilisé autrefois par les
fabricants de chandelles pour verser le suif fondu dans les moules.

– Dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXème siècle.
Récipient de métal à goulot ou à tube verseur, de formes et de
dimensions très diverses, contenant de l’huile pour le graissage de
mécanismes ou d’organes de machines.