Baragouiner

Verbe intransitif.

De « baragouin » issu du breton « bara » qui signifie pain et « gwin » qui
signifie vin. Ce mot était la principale revendication des soldats
bretons en 1870. Ils demandaient à manger et à boire! Ce qu’ils
disaient n’était pas compris par les officiers auxquels ils
s’adressaient. on dit qu’ils baragouinaient se qui signifiait qu’ils
s’exprimaient de manière incompréhensible.
En breton l’équivalent de « bargouiner » est « gregachin » qui signifie
parler grec.

Baragouin a fait l’objet d’autres hypothèses étymologiques mais elles
sont peu convaincantes pour des raisons phonétiques, sémantiques ou
historiques.

– Pourrait être issu du latin « Berecynthia », nom de Cybèle, mère des
dieux et célébrée par un culte orgiastique
– Pourrait être issu de l’ancien provençal « barganhar » qui signifie
marchander
– Pourrait être issu d’une onomatopée désignant l’action de parler
indistinctement, de patauger, par l’espagnol « barahunda » qui signifie
tumulte, de l’hébreu « baruch haba » qui signifie béni soit celui qui
vient au nom du seigneur.
d
Généralement péjoratif.
A- Dans un emploi intransitif.
1- Parler mal une langue maternelle ou étrangère jusqu’à la rendre
inintelligible en particulier en la prononçant incorrectement.
Par exemple: »cet homme baragouine. »

Par métonymie
Par exemple: »est-ce-que l’amour baragouine? « Balzac, Le Faiseur.

2- Par extension. Parler une langue qui choque l’assistance parce
qu’elle ne la connaît pas et ne la comprend pas.
Par exemple: »là où baragouinaient quelques touristes asiatiques. »

B- Dans un emploi transitif avec un complément d’objet interne.

1-Baragouiner une langue (notamment étrangère). La parler
incorrectement ou la maîtriser insuffisamment jusqu’à la rendre
inintelligible.
Par exemple: »il baragouine quelques mots de russe. »

Par extension.
Dire dans sa propre langue des choses peu intelligibles, en raison
d’une mauvaise éducation, d’un excès de technicité ou autre.
Par exemple: »baragouiner sa science. »

2- Par extension
– Baragouiner quelque chose dans une langue. Parler de manière
choquante à celui qui ne connaît pas cette langue et ne la comprend
pas.
Par exemple: »il baragouinait une langue inconnue pour moi. »

– Par métaphore
Par exemple: »baragouiner des sons vides de sens. »

– Dire dans propre langue des choses qui au jugement de l’assistance
paraissent médiocre et ennuyeuses
Par exemple: »baragouiner des bêtises. »

Echinéidés

Nom masculin.

Du latin « echineis » de « echein » qui signifie tenir, retenir et « naos »
qui signifie bateau et signifie rémora. Le rémora s’accroche au bateau
ou retient le bateau.

Genre de poissons de l’ordre des Perciformes. Ces poissons sont des
commensaux qui vivent en général dans les eaux chaudes.

Ils ont le corps allongé et sont dépourvus de nageoire dorsale sur
toute la moitié antérieure du corps, celle-ci est transformée en une
ventouse formée de plusieurs lamelles transversales.Leur bouche est inversée:
c’est la mâchoire supérieure qui est la plus courte et la plus mobile.

Les rémoras mesurent environ 40 cm mais certaines espèces comme le
rémora fuselé, peuvent atteindre un mètre de long.

Mauvais nageur, le rémora « parasite » d’autres poissons plus gros. Son
partenaire préféré est le requin mais il en a beaucoup d’autres.

C’est une association phorétique de type mutualiste et non du parasitisme.

Les rémoras servent aux pêcheurs de l’Océan Indien, Australiens ou des
Caraïbes . Ils attachent une corde à la queue du poisson et attendent
qu’il se fixe sur une carapace de tortue. Ce qui leur permet de pêcher de
grandes tortues.

Concernant l’étymologie citée plus haut, deux interprétations y sont
rattachées.

Aristote, Pline l’Ancien et Ovide décrivent ce poisson.

Aristote raconte que « le rémora est utilisé dans les procès pour
fabriquer des philtres. il n’est pas comestible et semble avoir des
pattes mais ce sont ses nageoires qui ressemblent à des pieds »

Pline L’Ancien raconte que ce poisson eut un rôle dans la bataille
d’Actium, pour la raison suivante: les rémoras se seraient fixés sur
les coques des navires et les auraient freinés.

Une théorie récente réfute cette affirmation, qui, jusqu’à
aujourd’hui, était considérée comme la cause de la défaite d’Actium
pour Cléopâtre. .

En étudiant les mouvements de l’eau dans des bassins expérimentaux de
faible profondeur, on voit apparaître dans le sillage des navires un
motif de vague particulier qui évoque le disque de succion d’un rémora.

On démontre ainsi que la résistance de l’eau est la plus forte dans une baie
peu profonde, comme en 31 avant J-C sur côte occidentale grecque dans le Golfe

Ambracique.

On en conclut que les frêles navires d’Octave navigant sur des
profondeurs importantes ont gagné sur les gros bateaux de Cléopâtre
qui eux ont perdu, freinés par les mouvements des vagues liés à la faible
profondeur de la mer à cet endroit.

Ces mouvements de vagues agissaient sur les coques des navires comme
des ventouses de rémora.

Le Monde Sciences et Techniques, « La physique met le nez dans la
défaite de Cléopâtre » David Larousserie, 28 mai 2019

Galanga

Nom masculin.

Le genre féminin, quoique minoritaire, se trouve aussi dans la littérature.

De l’ancien français « galingal » issu de l’arabe « khalanjan » ou
« khoulandjan » par le chinois « liang-kiang » qui signifie gingembre
moyen.

On trouve des traces de cette épice dès l’Antiquité en Chine.

Plutarque, essayiste et historien grec, mentionne une plante qui
ressemble au galanga dans un traité sur Isis et Osiris, où il décrit
son utilisation comme encens.

Sa consommation en Europe a faibli à partir de la Renaissance pour
devenir quasiment inexistante. Cette épice y est presque inconnue.

Le galanga est le nom vernaculaire qui recouvre les espèces « Alpinia
officinarum » et « Alpinia galanga » qui font toutes les deux partie de la famille
des zingibéracées. Ces plantes à rhizomes sont assez
proches du gingembre et sont utilisées comme épices.

On trouve le rhizome de galanga, en tranches fraîches ou séchées,
entier ou en poudre, dans les épiceries orientales.

Lorsqu’il est moulu, le galanga se présente sous la forme d’une poudre
brune, piquante et parfumée. Il rappelle la cannelle de Ceylan, la
rose et le camphre.

Moins fort que le gingembre, il peut le remplacer dans de nombreux
plats. Il en existerait une variété rouge.

Le nom de petit galanga est parfois, abusivement utilisé pour désigner
le Galanga camphré ou Faux galanga.

Olisbos

Nom masculin.

Du grec « olisbos » qui signifie phallus en cuir.

Phallus artificiel.

Par exemple: »…il signe chaque crime en déposant un olisbos sur les
lieux… » Pierre Goldman, « L’Ordinaire Aventure d’Archimède
Rappoport »,

Le Monde des Livres, 14 juin 2019, Jacques Mandelbaum

Asüre

Nom masculin.

Asüre ou Achuré.

Plusieurs versions historiques existent quant aux origines de cette
préparation culinaire.

L’une d’entre elles se rapporte à l’Arche de Noé qui se serait échouée
au sommet du Mont Ararat en Turquie après un déluge de quarante jours.

Les occupants de L’arche célébrèrent la fin du déluge au bout de 40
jours en confectionnant ce dessert supposé contenir 40 ingrédients,
l’Asüre.

Il est surnommé le « Repas du Déluge » . En anglais « Noah’s Pudding ».

Il est aussi surnommé « Soupe des Grâces » . Ces grâces furent accordées
par D.ieu à ses prophètes et sont toutes survenues le jour de l’Asüre.

Pour Adam, le pardon de ses péchés.
Pour Abraham, le jour de la naissance de son fils.
Pour Noé, l’arrivée de l’Arche sur le Mont Ararat.
Pour Moïse, l’ouverture des eaux de la Mer Rouge lorsqu’il état
poursuivi par le Pharaon
Pour Jacob, le jour où il est sorti de la cécité.
Pour Joseph, le jour où il est sorti du puits où ses frères l’avaient
précipité.
Pour Jonas, le jour où il est sorti du ventre de la baleine.
Pour David, le jour du pardon de ses péchés.
Pour Jésus, le jour de sa naissance et de son ascension.
Pour Eyyup, le jour où il a été guéri.

Une autre version concerne le petit-fils du prophète qui n’a pu entrer
dans la ville d’Irak qui l’avait nommé calife. Il fut détenu, puis
assassiné.

Après sa disparition et affamés, ceux qui l’accompagnaient firent un
seul repas de tous les vivres qui leur restaient, l’Asüre.

L’Asüre est une bouillie de dessert turque composée d’un mélange de
céréales, de fruits secs et de noix. En Turquie elle est fabriquée
toute l’année mais spécialement servie pendant le Muharram ou premier mois du
calendrier islamique, car le 10 de Muharram correspond au jour de
l’Asüre.

Falaka

Nom féminin.

De l’arabe « falaqa » qui signifie punition. En Turquie, désignait un
carcan, servant à donner la bastonnade.

Technique de punition ancestrale répandue dans le bassin méditerranéen
et surtout en Turquie. Elle consiste à donner des coups de bâtons sur
la plante des pieds.

Ce châtiment est extrêmement douloureux mais ne laisse pas d’autre
trace que des hématomes internes.

Autre orthographe: « falakaci ».

« Falakadji » désigne le bourreau chargé de la falaka.

De la même étymologie, on peut signaler:

« Falaque ». Par le portugais « falaca ». Mot d’argot de Paris, du XXème
siècle,. Supplice infligé à un condamné par d’autres détenus qui
consiste à lui briser les doigts.

Usages condamnés par la Cour européenne des droits de l’Homme.

Tzatziki

Nom masculin.

Mot grec dérivé du turc « cacik » qui désigne une sorte de condiment.

Sauce plus ou moins épaisse composée de yaourt épais de chèvre ou de
brebis en Grèce et en Turquie, de concombre râpé, en purée ou en fines
tranches préalablement mis à dégorger, d’oignons ou d’ail, assaisonné avec
de
l’huile d’olive et des herbes comme la menthe, l’aneth ou le fenouil.

Chez les populations juives séfarades de Turquie et de Bulgarie, cette
préparation est appelée « tarator ».