Evohé

Interjection.

Emprunté au grec « enoî » par le latin « euhoe » « evoe » apparenté à
« ovo »(ovation.).

Cri des bacchantes et des bacchants en l’honneur de Dionysos.
Correspond à l’appel « en! »et au répond « oi ».

Par exemple: »Evohé! Evohé! les chênes sont humains! » Lucie
F=Delarue-Mardrus, Seule en Forêt.

Batoude

Nom féminin.

Emprunté, avec prononciation dialectique du Nord, à l’italien
« battuta » participe passé substantivé du verbe « battere » qui signifie
battre.

Terme usuel de sport signifiant « coup d’envoi de balle ou ballon,
ainsi que l’endroit de terre battue d’où le joueur donne ce coup
d’envoi.

Tremplin très flexible utilisé dans les cirques.

Affèterie

Nom féminin.

De « affeté » issu du verbe afféter de même étymologie que « affecter » du
latin « affectare » de même signification.

Dans une langue péjorative. Manière pleine d’affectation par laquelle,
dans le dessein de plaire, on s’éloigne du naturel et on tombe dans un
excès de recherche superficielle contraire au bon goût.

Peut concerner une personne.

Par exemple: « c’est une femme dotée d’une afféterie sans borne. »

Peut concerner une création artistique ou littéraire.

Par exemple: »son oeuvre littéraire au langage plein d’afféterie. »

Au pluriel. Rare. Avec un sens plus concret.

Traits qui dénotent l’affectation et le maniérisme.

Par exemple: »Tout un monde de snobisme et d’afféteries. »

Gentilé

Nom masculin.

De la racine lexicale « gentils », issue du latin « gentiles » qui
signifie qui appartient à une nation, qui est la traduction de
l’hébreu « goyim » qui signifie peuple, nation.

Attesté en français dès 1752 et vient du latin « gentile nomen »qui
correspond au nom de famille chez les Romains. Par exemple: »Jules
César était Julius Caius Cesar » Son gentile nomen est « Julius ».

Terme désignant les habitants d’un lieu, d’une région, d’une province,
d’un pays, d’un continent d’où ils sont originaires.

Par exemple: »Parisiens et Londoniens sont des gentilés. »

Il est synonyme de nom d’habitants.

Selon les conventions typographiques du français:

Le gentilé peut prendre la majuscule ou non. Il conviendra d’en
examiner les différentes acceptions.

Aneurine

Nom féminin.

Composé du radical grec « neuros » qui signifie nerf, du préfixe « a- »
qui signifie sans et du suffixe « -ine » qui est un des suffixes des
substances chimiques.

En biologie. Nom scientifique de la vitamine B1. Synonyme de thiamine.

La vitamine B1 ou antibéribérique a été isolée en 1926. Il s’agit de
l’aneurine ou thiamine, dont le rôle consiste à faciliter la
dégradation de l’acide pyruvique qui est toxique pour le système nerveux.

Caïque

Nom commun.

Emprunté au turc « qayïq » qui signifie sorte de bateaux à rames. Il est
difficile de dire si ce mot a été emprunté directement au turc ou par
l’intermédiaire de l’italien.

Certaines attestations du mot font pencher pour la première hypothèse.

Marine.

1- Petite embarcation légère à voiles ou à rames, longue de 6 à 7
mètres et relevée à chaque extrémité.

Par exemple: »…sur un caïque qui devait me ramener au rivage. »
François-René de Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem.

Remarque. On rencontre dans la littérature, le substantif masculin
« caikdji » qui signifie batelier embarqué sur un caïque. Farrère,
L’homme qui Assassina.

2- Bateau de pêche de construction suffisamment légère pour pouvoir
être remonté à l’aide d’un cabestan sur les plages de galets

Blaser

Verbe transitif.

Probablement d’origine néerlandaise. Terme implanté dans le domaine
picard, avec l’expression: « rouchi blasé » qui signifie blême par
l’usage fréquent des liqueurs fortes.

Le wallon »blasé » signifie atteint d’une maladie qui se manifeste par
une enflure notamment au visage, par suite d’abus de liqueurs
alcooliques.

Le verbe moyen néerlandais « blasen » est attesté au sens de gonfler,
enfler, ce sens ne semble pas s’être conservé dans le néerlandais
moderne « blazen » seul susceptible d’avoir été emprunté, par le français
moderne et uniquement attesté au
sens de souffler.

Un emprunt au provençal « blazir » qui signifie faire faner, détériorer »
du franque « blâsjan » qui signifie être enflammé est à rapprocher du
moyen haut allemand « blas » qui signifie bougie, flambeau fait cependant
difficulté des points de vue
morphologique et géographique.

A- Emploi transitif.

1- Dans un sens vieilli.

Émousser le sens du goût par excès de mets ou de boisson.

2- Rendre par une pratique abusive, insensible, indifférent aux
émotions vives, aux plaisirs.

Par exemple: »une bonne pendaison, …, et cela blase un peu les gens
sur la mort. »Jean-Paul Sartre, Les Mouches.

Remarque. S’emploie fréquemment au passif et se construit avec les
prépositions de ou sur. Être blasé de quelque chose ou de quelqu’un.

B- Emploi pronominal. Devenir blasé, n’avoir plus de goût pour.

Par exemple: »…mais le capitaine s’était blasé peu à peu;… » Victor
Hugo, Notre-Dame de Paris.