Verbe transitif.
Probablement d’origine néerlandaise. Terme implanté dans le domaine
picard, avec l’expression: « rouchi blasé » qui signifie blême par
l’usage fréquent des liqueurs fortes.
Le wallon »blasé » signifie atteint d’une maladie qui se manifeste par
une enflure notamment au visage, par suite d’abus de liqueurs
alcooliques.
Le verbe moyen néerlandais « blasen » est attesté au sens de gonfler,
enfler, ce sens ne semble pas s’être conservé dans le néerlandais
moderne « blazen » seul susceptible d’avoir été emprunté, par le français
moderne et uniquement attesté au
sens de souffler.
Un emprunt au provençal « blazir » qui signifie faire faner, détériorer »
du franque « blâsjan » qui signifie être enflammé est à rapprocher du
moyen haut allemand « blas » qui signifie bougie, flambeau fait cependant
difficulté des points de vue
morphologique et géographique.
A- Emploi transitif.
1- Dans un sens vieilli.
Émousser le sens du goût par excès de mets ou de boisson.
2- Rendre par une pratique abusive, insensible, indifférent aux
émotions vives, aux plaisirs.
Par exemple: »une bonne pendaison, …, et cela blase un peu les gens
sur la mort. »Jean-Paul Sartre, Les Mouches.
Remarque. S’emploie fréquemment au passif et se construit avec les
prépositions de ou sur. Être blasé de quelque chose ou de quelqu’un.
B- Emploi pronominal. Devenir blasé, n’avoir plus de goût pour.
Par exemple: »…mais le capitaine s’était blasé peu à peu;… » Victor
Hugo, Notre-Dame de Paris.